Monday, November 18, 2013

Critique de "Twelve Shades" en Zicazine (France)


http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=11011&Itemid=62

DE FERRE TRIO



Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 18 novembre 2013 
Twelve shades of De Ferre Trio
(Autoproduction – 2013) 
Durée 44’00 – 12 Titres
Installé en Belgique depuis 2000, Fernando Neris alias De Ferre est un bluesman espagnol qui, après avoir créé et animé quelques groupes à Malaga mais aussi à Louvain, s’est lancé dans une aventure personnelle qu’il décline selon les besoins en solo ou encore en trio comme c’est le cas sur cet ouvrage où le chanteur et guitariste est accompagné de Manu à la contrebasse et de Bello aux percussions. Disciple des grands noms du blues rural, les Robert Johnson, Blind Willie Johnson et autres Skip James, De Ferre teinte naturellement ses compositions des influences des années 20 et 30 et emmène son public à grand renfort de lap steel, de cigar box, de ukulélé ou de dobro vers des morceaux où son fingerpicking très habile est la meilleure réponse de l’artiste à la guitare slide qu’il pratique avec un talent tout particulier ! Finaliste du second Belgian Blues Challenge en octobre dernier, le De Ferre Trio enregistrait en début d’année un nouvel album dans lequel on remarque une douzaine de nuances caractéristiques d’un groupe qui travaille avec autant de bonheur autour de la technique qu’autour du feeling, le résultat se traduisant par douze titres pleins d’aspérités, pleins de relief et surtout pleins de saveur, des blues sales et rugueux mais aussi bourrés de seconds degrés comme on les faisait déjà il y a bien longtemps du côté des champs de coton et des chemins de fer du Sud des Etats Unis. De « Lies » et « Her And You » jusqu’à « My Babe Callin’ » et « Leuwen Stroll », on traverse en bonne compagnie des tableaux aux couleurs changeantes dans lesquels de petites touches empruntées à la culture européenne en général et même de temps à autres à la culture espagnole viennent donner encore un peu plus de charme à des originaux comme « One More Beer », « Burenville Raga » ou encore « No Job For Me ». La voix sait se faire rustique quand il le faut pour coller au mieux à des morceaux bricolés avec une ingéniosité déconcertante à partir d’instruments rudimentaires mais aussi d’autres plus luxueux et c’est finalement un très bon équilibre que De Ferre Trio trouve à chaque instant pour nous offrir au bout du chemin un de ces ouvrages délicieusement vintage mais pas le moins du monde passéiste. Une belle découverte !

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